Marathon de Cahors - 2001, Cahors (46)
Mise à jour le Mardi, 30 Novembre 1999 01:00 Mardi, 30 Décembre 2008 13:57
Canicule sur les Coustalats
Le marathon de Cahors et de la            gastronomie, avait cette année une couleur bien inhabituelle.
           Je ne sais quelle couleur donner à la chaleur, mais cette année            sera à marquer d'une pierre noire et brûlante, tant les            conditions y furent extrêmes et le parcours difficile. La météo            prévoyait 37°C pour ce jour fou, dans ce coin perdu du lot            entre Soturac et Preyssac, terme de ce marathon dantesque, excessif,            monstrueux, insensé et j'en passe ! 
           Cette année un 3ème parcours était essayé,            très varié en paysages, extrêmement dur en profil,            sinueux, et avec 10% hors goudron 
           37 C° ? peut-être pas ! 34, 35 sans doute, en tout            cas le vent chaud nous a tout de même semblé atténuer            quelque peu une chaleur bien inhabituelle pour une fin Août.
           13H ? Chiffre maudit, incroyable et insensé, qui a sonné            le départ de ce marathon ou les quelques bandes joyeuses du départ            se sont vite retrouvées en bandes traînantes et lascives.            Seuls quelques clowns, délavés par les arrosages successifs            de spectateurs complaisants, ont su garder un brin d'humour jusqu'au            bout.
           350-450 ? C'est le nombre de concurrents insouciants qui se sont            lancés dans l'aventure, certains n'ont pas encore fini, d'autres            ne finiront jamais, beaucoup ne reviendront jamais...
           3 ? Le nombre de Coustalats au départ, des rudes parmi les rudes            !
           Carole déjà rodée aux marathons, Yves en préparation            100bornes et moi, donc, amoureux de la chaleur et aussi en préparation            100bornes. Enfin Marie suiveuse à vélo pour la première            fois sur une telle épreuve (en répétition 100 bornes)            et dont le rôle sera essentiel. On allait voir ce qu'on allait            voir…
           10-11km/H Après avoir dégagé nos tennis            du macadam fondant, départ prudent à allure100 bornes.            L'expérience parle. La 1e heure passe bien, relativement roulante,            et bonne surprise la chaleur ne nous gêne pas vraiment. Chaque            dégustation est l'occasion de prendre le frais, de tout bien            goûter, de discuter avec les bénévoles ahuris par            l'épreuve que nous endurons. C'est encore ambiance fête.
           Pourtant, au bout de 3 - 4 km nous dépassons un concurrent qui            marche déjà, il a pris un coup de chaud en même            temps qu'un sérieux coup au moral.
           2ème heure ? Elle voit déjà les 1e difficultés,            mais aussi quelques coins d'ombre bienvenus que nous traversons avec            délices. Les ravitaillements sont autant d'oasis miraculeux.            Ah ! Douces caves aux alcôves riches en délices vineux            !
           Dans les 1e côtes, nous courons la plupart du temps, car nous            nous sentons bien, contrairement à la plupart des participants            qui marchent déjà ! Rapidement nous réalisons qu'il            vaudra mieux marcher, nous aussi, si nous voulons terminer relativement            frais de cette aventure.
           7Km/H C'est l'allure marche rapide que nous adoptons donc dans            les longues montées accablées d'un soleil de plomb. En            dépit de cette modeste allure, nous dépassons rapidement            des concurrents hagards. Je retiens mentalement qu'il faudra adopter            cette tactique pour avaler sans mal les longues côtes de St-Afrique            à Millau.
           Les paysages sont sauvages et somptueux par moments (entre Crezels et            Belaye en particulier). Enfin pour ceux qui peuvent encore les apprécier            !
           La 3ème heure ? C'est l'heure de toutes les défaillances.            Les coureurs que nous doublons, égrenés tout au long de            la ligne bleue, marchent pour la plupart ! Gêné par un            genou qui m'inquiète, je décide d'accélérer            un peu " pour voir " si çà passe. Je laisse            Yves que la chaleur ne fait pas rire du tout, et Carole qui ne veut            pas l'abandonner à son funeste sort de coureur touché.            Pour moi ca va de mieux en mieux, sous mon chapeau ramolli de clown            triste, je cours assez aisément de ravitos en ravitos, où            je fais de longues pauses, pour repartir " propre ". Les dégustations            sont abondantes et goûteuses et comme on a le temps, tout y passe            : noix, miels, foie gras, chèvre, pains, et ravitos habituels,            sans oublier de goûter au vin de la cave locale qui me laisse            souvent une impression mitigée (la chaleur, l'effort, vin pas            top ?)
           Notre suiveuse, qui a finalement décidé de me suivre,            très régulièrement rafraîchit la machine            fumante et me ravitaille en boisson glucosée. Assistance permanente.            Le top dans ces conditions extrêmes.
           Chemins ? Plusieurs passages en chemins et sentiers me rappellent            l'ambiance TRAIL. A travers vignes ou bois je retrouve là toutes            mes sensations. Dans le dernier sous-bois, je m'emballe, mais cool il            reste encore 12 bornes dans la vallée surchauffée qui            nous attend, armée de ses rayons ardents. Et puis ce n'est qu'un            entraînement, une sortie longue…alors
           A un moment, alors que notre suiveuse était encore à la            traîne, occupée à ravitailler un coureur assoiffé            ou empêtrée dans son vélo devenu inutile dans la            raide sente forestière , je me suis retrouvé seul dans            une longue ligne droite, sur un chemin brûlant, sans eau, desséché.            
           L'espace d'un moment, alors que je remontais un à un des concurrents            épuisés, je me suis pris pour Mimoun, à Melbourne            en 1956 ou par une chaleur similaire et sans eau, il avait sans doute            réalisé l'exploit du siècle sur Marathon. Oui je            sais, lui courait sans doute à 17Km/h et moi à 11. Mais            bon … à chacun ses délires.
           Le déboulé dans la vallée du Lot, sera un peu moins            drôle, avec ses longues lignes droites solitaires sur des routes            surchauffées et plus importantes, avec des automobilistes pas            vraiment au courant du pourquoi de ces fous courants déguisés.
           L'arrivée à Prayssac, aux vibrations des tam-tams, rythmera            nos dernières foulées légères et rapides.            
           Même pas dur ! Pas de bobos au final, pas de grande fatigue…            de bonne augure pour Millau. Idem pour Carole et Yves qui a fini cool            pour ne pas s'épuiser.
           Le bocal de foie gras, la bouteille de Cahors et la magnifique médaille            font oublier les nombreux loupés de logistique, qui font que            Cahors n'est pas encore le Médoc.
           Mais c'est sans doute là tout son charme ! Le Médoc lui,            n'aura jamais l'intimité de ce cadre rupestre, ni de ces petites            caves à visage humain. En résumé une bien bonne            sortie longue, chaleureuse et joyeuse.
           
Cahors 2001 en chiffres :
- Meilleur temps : 3H25
 - Temps total Coustalats : Laurent 4H55 ; Carole 5H05 ; Yves 5H15 ? (mais on s'en fout)
 - Mon temps couru : 4H environ
 - Allure moyenne sur plat : 10,5-11 km/h
 - Total Côtes : 10 km environ
 - Nombre de litres bus : 6 litres environ
 - Nombre de vins dégustés : 10 sur la douzaine (Il y avait peu d'amateurs)
 - Le scandale : la dégustation mousse d'escargots a été annulée pour cause de chaleur et que soit disant " certains coureurs ne supporteraient pas". GGGggggrrr, j'étais venu pour ça !
 - Perte de poids : 2kg (malgré prise d'un repas le soir et maintes bières de récup !)
 
Laurent Vidalenc
				
				
			
	

