La Canigou - 2006 (66)
Mise à jour le Mardi, 30 Novembre 1999 01:00 Mardi, 30 Décembre 2008 14:10
Le cas Nigou 2006
Si l'on vous dit un jour, "j'ai une petite ballade en montagne sympa pas loin à faire" et qu'on vous propose le championnat du Canigou, refusez poliment en prétextant une tendinite ou un we déjà pris ou alors prenez bien toutes les informations et partez en connaissance de cause.
Cette course centenaire (en l'honneur des porteurs de glace qui, il y a plus de 100 ans descendaient des charges de 80kg du glacier du canigou, pour les curistes) mérite en tout cas bien de figurer dans les 5 plus belles courses nature, montagne ou trail (c'est selon) de France, comme le signale fort justement la revue JOGGING.
En tout cas je vais vous la raconter sous l'angle de 2 modestes Coustalats qui sont partis la fleur au fusil sans vraiment d'entraînement depuis le marathon du Mont St-michel. Comme ça, sur un coup de tête et une envie déjà ancienne pour moi.
On pourrait vous la présenter cette course de façon abrupte (c'est la cas !), en vous disant le Canigou c'est ça : POF ! 33 km, dont 17,5km de montée (2134 Dev + sans compter une cheminée de 100 mètres ou les mains et la vigilance sont indispensables ) et 15,5km de descente avec des parties très techniques.
Si l'on rajoute le profil à ce descriptif, on peut légitimement vous faire peur.
En fait la réalité est plus douce et abordable. La course du Canigou prend son départ à 650 m d'altitude à Vernet-les-bains et jusqu'au refuge d'ARAGO (2200m), c'est un trail classique, une ballade de famille ou l'absence de difficultés et de cadre fait même craindre une sortie un peu longue et monotone. Mais à partir de là commence la vrai sortie montagne, avec un majestueux cirque et une montée finale vers le sommet grandiose. Grandiose mais terrible. En effet dans le dernier km, on monte de 400m !! La cheminée finale créant un embouteillage monstrueux mais joyeux. A partir du sommet (2780m) où la fraîcheur et le monde vous oblige à écourter la contemplation de la mer et du somptueux paysage, commence une descente assez technique avec de forts pourcentages. Vigilance incessante et interdiction de lever le nez pendant un bon moment. Ensuite les moments de répit succèdent à des passages plus difficiles où l'étroitesse des sentiers limite les dépassements. Mais peu importe Jean-Pierre et moi étions venus là en dilettante faute d’entraînement adéquat et avons couru la chose "un ton au dessous" sans se faire mal. 5H30 environ donc au final pour tous les deux, avec un gros orteil endolori pour Jean-pierre qui s'est cogné de nouveau sur son orteil déjà blessé. Mais rien ne l'aura arrêté. "C'est chaud, il faut poursuivre" a t-il dit après s'être relevé d'une chute, un brin grimaçant...
Au final c'est donc plus de 700 coureurs qui auront fini ravis, cette magnifique course qui emprunte routes forestières, sentiers de montagne sur terre, pelouse, éboulis et roche pour finir sur route goudronnée (10 % les moins marrants).
Quant à l'Organisation, elle est au sommet ! Accueil montagnard hyper chaleureux lors des 9 ravitos, et très bon repas d'après course dans un parc ombragé. Soutien chaleureux des locaux qui ne ménagent pas leurs encouragements du début à la fin, ce qui est étonnant dans un coin aussi peu peuplé. Par ailleurs les indications et le marquage sont exceptionnellement bien faits, et la sécurité est optimale. Si l'on rajoute à cela le charmant village de Vernet, le cadre du we est parfait.
Bon ceci dit il faut y aller, car Vernet par les petites routes c'est entre 3H30 et 4H de voiture à partir de DREMIL...
Bon on vous dira pas que c'est la course qu'il ne faut absolument pas manquer...etc.
Parce que l'on vous l'a déjà dit pour d'autres et que c'est à chacun de découvrir ses grandes courses.
Enfin bon, vous avez quand même manqué la course de l'année...
Quelques chiffres :
A noter 12 hommes et 2 femmes qui ont fait la course dans la catégorie porteur (Ref à l'histoire pour ceux qui ont suivi) avec une charge de 8 kg (homologuée). Enfin 2 hommes de plus de 70 ans ont fait la course dont un en 6H30....Pffff !!!
A bientôt sur les 3000 ariégeois... ?