Trail du Caroux - 21/07/13
Mise à jour le Dimanche, 28 Juillet 2013 17:53 Dimanche, 28 Juillet 2013 17:30
Le trail du Caroux, un trail de feu, un trail de cailloux…
5 Km/heure... Tout le monde pensera que c’est une allure bien modeste, même s’il s’agit de ballade en montagne. Et bien détrompez vous, il s’agit là d’un effort remarquable et soutenu qui vous placerait au bout de 6H51 de course au beau milieu du classement général, enfin disons des inscrits, car 40 concurrents sur les 160 du départ auront abandonné sur la terrible distance du 34k et 2450 m de Dev+, courus dans le massif du Caroux ce dimanche 2 Juillet 2013, par une température de feu. La suite devrait vous donner quelques éléments pour vous faire une idée de cette course assez relevée en difficultés.
La première montée soutenue de 900m de dev+ nous a rappelé d’entrée qu’en bassse ou haute montagne les fortes pentes c’est bien la même chose. 20 % c’est toujours 20 % et qu’on ne badine pas avec la maîtrise du rythme. A pousser un peu trop dans l’insouscience de la 1° heure, on est ramené irrémédiablement à la raison de la modestie, pour espérer finir...
La première grosse montée passée, ce sont les premiers panoramiques, des récompenses réparatrices pour des yeux qui n’auront vu que le bout des chaussures de trail et des bâtons jusque là. Quant aux jambes, il faut déjà qu’elles relancent la machine dans les rares portions de « roulant » qui suivent, bien agréables et réparatrices pour les tensions musculaires.
Mais on attend avidement la 1° descente qui ne saurait tarder, pour en découdre enfin avec un peu de vitesse et se « refaire la cerise », comme on dit. En fait de descente et de sentier, il n’y en aura guère, et cette première descente annoncée comme très dangereuse par les organisateurs, aura tenu ses promesses, car tout simplement incourable, voir inmarchable.
Attention optimale et vitesse minimale pour ne rien casser, sont de rigueur tant la pente y est forte et chaotique. Le petit bonhome blanc (c’est moi) vous donne une image complètement représentative de cette descente et des précautions à prendre.
Au bout de cette galère sans fin, un répis de fond de vallée nous relance, on pense que le plus dur est passé. Du tout ! Après un 1° point d’eau au bout de 2H15, s’annonce la terrible montée du Caroux avec une forte dominante « soleil » et « pierres brulantes ». Peu de coureurs auront apprécié le menu de cette montée, surtout ceux qui n’auront pas anticipé la désydratation et peu pensé à manger et boire salé. A partir de cet endroit beaucoup seront abligés à des arrêts fréquents à l’ombre, liés à des nausées et des début de crampes. La récompense du plateau (le Caroux n’est pas un pic) ventilé et lumineux de ses bruyères à l’optimum de leur floraison, contraste avec l’aridité des montées gravies, et nous fait reprendre espoir en un monde meilleur et nos chances de bien finir, surtout qu’un ravtaillement solide nous avait bien retapé peu avant.
S’en suivent des parties très sauvages sur des sentes douces à travers bruyères et valons très ressérés du massif. Gare aux cailloux masqués qui mettent chevilles et genoux en permanentes sollicitations, aux traitres branches que la casquette saharienne nous aura cachées et qui ne manquent pas de nous assomer… Un aiguilleur du parcours m’avait conseillé d’en garder sous la semelle dans cette descente pour ne pas défaillir dans la dernière montée du col du Bardou.
Il avait raison, car cette ultime grimpette est exceptionnellement raide, mais fort heureusement en sous-bois ce qui aura évité un nombre d’abandons encore plus important. La redescente vers Mons la trivalle est un long serpentin anarchique, dont on espère enfin voir le bout, bout qui se réchauffera au fure et à mesure jusqu’à devenir insupportable tant les pierres ont rayonné leur chaleur emmagasinée.
Un trail chaud vous dis-je…
Laurent